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Démarche artistique
Ma pratique cherche à établir une relation à la fois sensible et concrète avec le vivant à travers l’immédiateté et la durée de l’action créatrice. Pour ce faire, l’art est un moyen d’entrer en résonance avec différentes réalités qui nous entourent et nous habitent. Je le conçois comme une expérience indissociable d’une démarche de compréhension et de co-naissance, c’est-à-dire un sujet et un monde naissant conjointement. Grâce à un processus artistique basé sur divers modes d’attention, j’apprends également à observer et à expérimenter la vie en interaction avec plus de finesse, à travers divers cycles de création. Ces phases oscillent entre ces pôles : solitaire — collaboratif, noir et blanc — couleur, en atelier chez soi — en résidence à l’extérieur, spontané — élaboré, indéterminé — accompli, quasi imperceptible — manifeste.
Ma méthodologie consiste le plus souvent à mener des explorations artistiques, puis à sélectionner les éléments les plus pertinents pour développer des séries présentant des variations. Dans le cadre de résidences, de performances et d’expositions, mon intérêt pour le geste de création, mon milieu et la notion d’habiter, ainsi que pour l’humain et le monde végétal, s’allie à des objets variés. Que ce soit le lin cultivé (2015), la ligne végétale (2016-2019), la ligne cartographique (2016-2019), le pin (2019), le cabinet de curiosités (2019), un musée scientifique consacré à l’écosystème du fjord (2020-2021), mon jardin (2021-2022), la forêt d’un centre de plein air (2022), un organisme agricole dédié principalement à une banque alimentaire (2023-2025) ou encore la forêt à l’orée de laquelle je vis (2024-2025), je cherche dans ces circonstances à favoriser des procédés et une esthétique en affinité avec mes affects et la matière. La question suivante se pose alors : quand et où l’œuvre commence-t-elle ? Par ailleurs, c’est par le dessin, le modelage, la vidéo et la photographie, disciplines que j’associe à des matériaux tels que l’encre, l’argile et des éléments de la nature, que j’aborde ces champs d’intérêt, animée par un désir constant de renouvellement.
Ces immersions de plusieurs mois dans ces milieux spécifiques visent à faire émerger des « œuvres » issues de l’expérience épistémologique (la connaissance) et ontologique (l’être). Celles-ci sont mises en relation les unes avec les autres en fonction du contexte et en tant que partie intégrante d’une quête de sens.

Notes biographiques.
Nathalie Lavoie est titulaire d’une maîtrise en arts de l’Université du Québec à Chicoutimi. Auparavant, elle a obtenu un baccalauréat multidisciplinaire en anthropologie et en psychologie à l’université Laval de Québec, ainsi qu’une majeure en histoire de l’art dans cette même université. De 1995 à 2000, elle a été coordinatrice du centre d’exposition Art-image de la Maison de la culture de Gatineau. Cette dernière date coïncide avec son retour dans sa région natale, après plusieurs années passées en milieu urbain. Elle s’est installée dans une maison-atelier ancestrale en zone rurale et forestière du Saguenay, afin de se consacrer à sa pratique artistique axée sur le jardin et la forêt. Depuis deux décennies, son travail a été présenté lors d’expositions individuelles à Toronto (2000), à Ottawa (2011), à Gatineau (2003), à Montréal (2005), sur la Côte-Nord (2017 et 2019) et à Saguenay (2012, 2017, 2019 et 2025), ainsi que à l’occasion d’expositions collectives au Canada, en France, en Allemagne et au Chili, notamment à l’université Humboldt de Berlin (2017). Elle a également effectué des résidences dans différents lieux qui lui ont permis de poursuivre sa recherche à l’étranger, et plus récemment, de s’immerger longuement dans un territoire qui lui est proche. Elle est finaliste du concours international Talents Contemporains de la Fondation François Schneider en France (2018 et 2022). Nathalie Lavoie vit et travaille au Saguenay–Lac-Saint-Jean.


