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Solstice d’hiver 2023, autoportrait photographique en atelier.

Démarche artistique

Ma pratique cherche à établir une relation au monde par l’immédiateté et la durée de l’action créatrice. Pour ce faire, j’ai recours à l’art afin de mieux comprendre différentes réalités qui nous entourent et nous habitent. L’art est conçu comme un outil de connaissance; connaissance du sensible, connaissance immédiate, intuitive et directe. Il devient inséparable d’une démarche de compréhension et de co-naissance, c’est-à-dire un sujet et un monde naissant conjointement. Aussi, grâce à un processus artistique basé sur divers modes d’attention, j’apprends à percevoir plus finement la vie et ses interactions. Il en émerge une poésie à la fois brute et délicate.

À cette fin, ma méthodologie consiste le plus souvent en explorations artistiques, suivies d’une sélection des éléments les plus pertinents pour le développement de séries présentant des variations. Dans le contexte de résidences, de performances et d’expositions, mon intérêt pour le geste de création, le monde végétal, le territoire et la notion d’habiter s’allie à des sujets variés. Que ce soit le lin cultivé (2015), la ligne végétale (2016-2019), la ligne cartographique (2016-2019), le pin (2019), le cabinet de curiosités (2019), un musée scientifique consacré à l’écosystème du fjord (2020-2021), mon jardin (2021-2022), la forêt d’un centre plein air (2022) et un organisme agricole dédié principalement à une banque alimentaire (2023), je cherche dans ces circonstances à favoriser des procédés en relation d’affinité avec la matière. Par ailleurs, c’est par les disciplines variées que sont le dessin, le modelage, la vidéo et la photographie, associées à des matériaux tels que l’encre, l’argile et des éléments de la nature que j’entre en contact avec ces champs d’intérêts, motivée par un désir constant de renouvellement.

Ceci va aussi dans le sens de ma recherche en création qui se réalise selon l’idée d’une écologie de la ligne, telle qu’énoncée par l’anthropologue Tim Ingold, selon lequel nous vivons dans un monde de lignes, de cheminements, d’habilités et d’habitations. Et puisque nous sommes un ensemble de relations et d’intrications qui nous constitue ainsi que notre environnement, je mets l’accent sur la forme processuelle au sein d’installations établissant des liens étroits entre les éléments qui la composent.

Photo : Nathalie Lavoie

Notes biographiques

Nathalie Lavoie est détentrice d’une maîtrise en art de l’Université du Québec à Chicoutimi. Auparavant, elle obtint un baccalauréat multidisciplinaire en anthropologie et en psychologie à l’Université Laval de Québec, ainsi qu’une majeure en histoire de l’art de cette institution. De plus, elle a été coordonnatrice du centre d’exposition Art-image de la Maison de la culture de Gatineau de 1995 à 2000. Cette dernière date coïncide avec un retour dans sa région natale, après plusieurs années en milieu urbain. Elle emménage au Saguenay dans une maison-atelier ancestrale en zone rurale et forestière dans le but de se consacrer à sa pratique artistique. Depuis deux décennies, son travail a été présenté dans diverses expositions individuelles à Toronto (2000), Ottawa (2011), Gatineau (2003), Montréal (2005), Côte-Nord (2017, 2019) et Saguenay (2012, 2017, 2019, 2020, 2021, 2022), ainsi que dans des expositions collectives au Canada, en France, en Allemagne et au Chili, notamment à l’Université Humboldt de Berlin (2017). Aussi, des résidences dans différents lieux lui permettent de poursuivre sa recherche à l’étranger et plus récemment, de s’immerger longuement dans un territoire qui lui est proche. Elle est finaliste du concours international Talents Contemporains de la Fondation François Schneider, France (2018 et 2022). Nathalie Lavoie vit et travaille au Saguenay–Lac Saint-Jean.

CV

Encre de centaurée du jardin et marqueur permanent, 2023

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